Millefeuilles

Derrière la porte

Nouvelle de l'atelier du 20 octobre :

 

« Derrière la porte …......... derrière la porte, là......là, oh mon dieu, là …. »

 

Babeth,70 ans, était là sur le trottoir et répétait en boucle cette phrase, hébétée, horrifiée.

 

« Là, derrière la porte.... non..... ce n'est pas possible.... »

 

« Eh ! Mamie, t'as vu un fantôme » fit un jeune, l'air goguenard !

 

Alerté par ces cris, Arnold, 55 ans, descendit la rejoindre. La prenant par les épaules, il lui demanda :

« Ma petite Babeth, qu'est-ce qui vous affole ? »

 

« Oh ! M'sieur Arnold, c'est horrible !! Là, derrière la porte. »

 

« Qu'y a -t-il derrière cette porte ? C'est la maison de Raymonde. »

 

« Justement, pauvre Raymonde... »

 

« Mais, expliquez vous donc.. »

 

Dans un sanglot, elle réussit à lui dire : « Comme tous les matins, vers 10h, je suis allée lui porter son pain. La porte était ouverte, j'ai trouvé cela étrange, mais un oubli, ça peut nous arriver à notre âge ! Bref, je suis entrée et là, je l'ai découverte allongée au pied de sa gazinière, ensanglantée. Oh n ! mon Dieu !..... Elle était morte, elle ne respirait plus. »

 

« Comment le savez-vous ? »

 

« Ben sa poitrine ne se soulevait plus. »

 

Arnold composa le numéro du commissariat sur son portable.

Un quart d'heure plus tard, ils débarquaient tous : ambulance, médecin, et policiers.

 

« Commissaire Stéphane Cleffe «  se présenta un homme en costume.

Arnold lui récapitula l'histoire.

 

Le commissaire se tourna vers Babeth :

« Vous n'avez touché à rien, surtout ? »

 

« oh ! Non ! Dès que je l'ai vu, j'ai détalé comme un lapin et suis sortie plus vite que je n'étais entrée. ».

 

« Parfait. Allons, messieurs, établissez le périmètre du crime, fouillez la maison, relevez les empreintes et interrogez le voisinage. Et rapidement, s'il vous plait. »

 

Sous les yeux stupéfaits d'Arnold, Babeth et des voisins, tous disparurent dans la maison comme une envolée de moineaux.

Le corps de Raymonde sorti rapidement sur une civière après examen cadavérique pour évaluer l'heure de la mort. Les hommes en blanc de la police scientifique relevait les empruntes, les hommes du service de l'anthropométrie judiciaire prenaient des mesures spécifiques. Des policiers frappaient aux portes des voisins pour les interroger sur ce qu'ils avaient vu ou entendu.

Des scellés furent posées sur la porte. Il s'agissait d'une scène de crime. Et Stéphane Cleffe, dont c'était la première enquête, en Seine-Maritime, ici à Ponts et Marais, comptait bien résoudre cette affaire, apparemment banale mais barbare.

Il élimina l'hypothèse d'un vol qui aurait mal tourné après avoir entendu le témoignage de Babeth.

« Raymonde n'était pas bien riche , elle touchait une retraite de misère. Elle ne possède aucun objet de valeur. Ses maigres revenus lui servait à payer ses factures. Le peu qu'il lui restait lui permettait tout juste de vivre, surtout lorsqu'elle en avait donné une partie à son fils qui venait chercher ses billets deux fois par mois. Quel parasite, celui-là ! »

 

« Pourriez-vous me donner le nom de ceux qui l'aidaient et avaient donc la clé . »

 

« Arnold entretient son jardin. Claire, la voisine d'en face, fait son ménage. Josiane s'occupe de son linge. Et moi, je lui fait ses courses et lui prépare ses repas. 

Ah ! Il y a aussi une infirmière qui vient tous les jours pour ses médicaments. Elle est cardiaque. »

 

Babeth aurait bien continué à lui parler de Raymonde, mais soudain :

 

« Commissaire, par ici, vite, on a trouvé..... »

 

Stéphane se précipita à l'intérieur où un de ses hommes lui montra l'armoire en lui disant :

 

« Regardez, c'est là, derrière la porte. »

 



22/10/2012
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